PressClub France · Article.
Carl Magnusson et la BMW Série 7 Individual
Thu Jan 05 13:45:00 CET 2006 Communiqué de presse
Il a travaillé avec Charles et Ray Eames, célèbres créateurs de « La Chaise », icône du modernisme, mais aussi avec Gae Aulenti, Richard Sapper, Ettore Sotsass et Frank Gehry... Un véritable Who's who du design contemporain !
Carl Magnusson, Canadien d'origine suédoise et depuis de nombreuses années
directeur du design de Knoll à New York, est designer dans l'âme et jusqu'au
bout des ongles, un homme capable de comprendre à la perfection le sens caché
des formes. Son élan créateur est formidable et terriblement contagieux. « Un
designer ne s'arrête jamais, » affirme-t-il.
Lorsque l'on a la chance de passer quelques instants en compagnie de Carl
Magnusson, les objets semblent prendre vie et se mettent à raconter leur
histoire, celle de leur conception, de leurs formes et de leurs créateurs. Il y
a autour de nous tant de choses qui passent inaperçues - une bouche d'incendie,
une boîte aux lettres... Tant d'objets sont apparemment anodins - une gouttière,
un appui de fenêtre... Aucun n'échappe à l'attention et parfois à l'admiration
de Carl Gustav Magnusson et tous déclenchent immédiatement un discours aussi
stimulant que spirituel.
Pourtant, nous nous sommes rencontrés au pied des montagnes de l'Engadine, en
Suisse, pour deviser d'une autre grande passion : « Je suis fou de voitures
depuis toujours, » confesse volontiers Carl Magnusson. « Aussi loin que
remontent mes souvenirs, les voitures me fascinent et m'inspirent. » A l'âge de
dix ans, le jeune Carl dessinait déjà des automobiles, dévorait les magazines
spécialisés et les catalogues publicitaires, tout cela avant de mettre lui-même
la main à la pâte. « Les magazines traitant des « hot rods » et du custom vous
donnent envie de couper dans la tôle. Un prototypage, en somme, bien avant que
je ne comprenne le sens de ce mot. » Pour Carl Magnusson et son sens aigu et
original de la tradition, les « hot rods » et les créations les plus folles du
« custom » ne sont autres qu'un « folklore américain encore méconnu », un art
échappant encore à la considération des conservateurs de musées.
Plus tard, devenu designer de mobilier, l'esprit de ses tentatives de jeunesse
le conduisit non seulement à égaler le travail des stylistes automobiles mais
également à collectionner les voitures anciennes qu'il engage régulièrement en
rallyes avec son épouse Emanuela, elle-même designer de renom. C'est ainsi qu'
il a récemment pris part aux prestigieuses et difficiles Mille Miglia entre
Brescia et Rome, luttant aux côtés d'autres collectionneurs de voitures
sportives légendaires. Mais comment un passionné d'automobiles peut-il
concevoir des objets immobiles ? Ne serait-il pas plus logique de dessiner des
voitures, ultime expression de la mobilité ? Question pertinente à laquelle
Carl Magnusson répond en citant Andy Warhol : ne jamais faire d'une passion une
profession, elle doit rester une distraction.
A l'occasion d'un premier contact avec une Série 7 personnalisée par BMW
Individual, le département le plus exclusif de BMW, Carl Magnusson et sa
famille ont pu gagner la Toscane depuis Zurich en passant par les cols de
montagne et les autoroutes italiennes. « Ce voyage au volant d'une voiture à
douze cylindres nous a permis de faire l'expérience de la fusion parfaite entre
forme et fonction. Une véritable automobile de luxe aux caractéristiques
sportives. » Carl Magnusson n'éprouve aucune peine à se rappeler l'agilité de
sa BMW dans les virages serrés, sa direction précise, ses accélérations à la
fois rapides et douces, tellement nécessaires à travers les montagnes et les
villages. Sans même évoquer le confort sur autoroute, avec cette assurance
détendue qu'offre une voiture supérieure. Son œil de designer n'a pas manqué de
jouir de cette forme automobile se mouvant au sein de paysages sans cesse
changeants.
S'il existe un principe de base régissant la pensée créatrice de Carl
Magnusson, ce pourrait être : le design est fonction d'un contenu culturel. «
Nous créons des produits qui sont toujours inclus dans un contexte. Un bon
design industriel évoque toujours son point de départ et son cheminement, tout
comme le font nombre d'exemples d'artisanat traditionnel. En outre, les
produits à fort caractère ont plus de chances de percer au sein du marché
mondial. »
Après avoir obtenu son diplôme du prestigieux Institut de Technologie Chalmers
à Gothenberg, en Suède, Carl Magnusson entame sa carrière de designer au sein
du studio de Charles et Ray Eames. En 1976, il intègre Knoll, Inc. à New York,
une entreprise de création de meubles pour la maison et le bureau fondée par
Florence et Hans Knoll en 1938. Le couple, n'hésitant pas à solliciter les plus
fameux architectes et designers pour qu'ils créent des produits exclusifs,
réussit à séduire des talents aussi célèbres et célébrés que Ludwig Mies van
der Rohe, Eero Saarinen et Marcel Breuer. Quant à Carl Magnusson, il créera lui
aussi pour Knoll plusieurs dessins qui seront récompensés. Outre cette
activité, il donne aujourd'hui des conférences un peu partout aux Etats-Unis et
en Europe et a fondé une académie interne et le Musée Knoll.
Bien évidemment, la notion de luxe prend une signification particulière aux
yeux d'un homme extrêmement occupé et appelé à voyager souvent. « La
compréhension contemporaine de cette notion implique l'intimité et une grande
envie d'être choyé. » Pour Carl Magnusson, un autre aspect important de ce
concept de luxe revisité est la technologie automobile qui a permis la création
d'« aides » invisibles améliorant le comportement routier et la sécurité. Dans
le cas de la Série 7, par exemple, l'aide au parking est qualifiée de « divin
garde-fou horizontal vous sauvant de vos propres erreurs de jugement. » Sont
également appréciés la direction adaptative et le coffre à fermeture
automatique. « Tout cela a été conçu pour vous et prend soin de vous, »
commente Carl Magnusson, résumant ainsi son idée de la conduite luxueuse. « Ces
surfaces si bien finies et les matériaux haut de gamme présents dans ce genre
de voitures font partie du concept de luxe dit traditionnel et cela quelles que
soient les subtilités technologiques. Le cuir et le bois, entre autres, sont
attendus, souhaités, il s'agit d'un contenu culturel. »
Qu'une marque comme BMW offre une personnalisation très haut de gamme par l'
intermédiaire de son département « Haute Couture » BMW Individual aux côtés de
sa production standard pourtant déjà de très haute qualité est tout à fait
normal pour Carl Magnusson. « La personnalisation est l'extension naturelle d'
un désir d'expression de notre identité, par rapport à nous-mêmes mais surtout
par rapport aux autres. Les introvertis côtoient autant d'extravertis et une
voiture comme celle-ci, avec une telle finition, est donc appelée à s'adresser
aux deux groupes et à leur plaire car elle ne cherche pas à s'imposer. Le
besoin d'individualisation existe à tous les niveaux car l'on souhaite pouvoir
choisir au-delà de l'excellente proposition de base. Un reflet de nos caprices,
en somme. »
Carl Magnusson, pensif, accomplit quelques pas autour de la belle limousine
noire. Ses mains courent sur la carrosserie et s'attardent sur les raccords
aussi fins que s'ils avaient été tracés au pinceau. Sa concentration est celle
du connaisseur. « Dans les usines, » explique-t-il, « le travail ultra-précis
des machines a remplacé le geste de l'artisan. Cependant, un bon design
industriel perpétue l'esprit de cette culture traditionnelle de la qualité et
de la valeur. Comme concepteurs de meubles, nous avons beaucoup appris du
design automobile, tout autant que des téléphones mobiles et des ordinateurs.
La conception du 'Vertu', le téléphone de luxe de Nokia, ou de l'iPod d'Apple,
avec leurs matériaux dernier cri, n'est autre que le reflet des attentes de
consommateurs exigeants capable de distinguer les beaux objets. Être tous les
jours confronté à ce genre d'objets forme autant le designer que le
consommateur. »
Voilà qu'avec son œil acéré de designer industriel parfaitement au fait des
contraintes de la production en série, Carl Magnusson entreprend d'examiner l'
habitacle de la Série 7, les garnitures de portes, le tableau de bord, les
sièges revêtus de cuir BMW Individual Merino Champagner et les boiseries d'
acajou BMW Individual Prestige Wood Mahagoni, dont l'aspect « marin » est
souligné par une marqueterie d'érable. « Il faut toujours regarder comment le
cuir a été étiré dans les coins. Celui-ci est parfait. Les détails rejoignent
le discours, un bel exemple d'artisanat mécanique. Le cuir est souple et doux,
très proche de celui que nous utilisons chez Knoll pour les chaises et les
divans. » C'est avec plaisir qu'il passe encore un peu de temps à examiner les
tablettes pliantes recouvertes de cuir équipant la partie arrière de l'
habitacle. « J'admets que je ne les ai pas essayées. Je préfère de loin m'
installer au volant. »
Dans la conversation, un mot allemand revient souvent - « Formensprache », l'un
des favoris du vocabulaire de Carl Magnusson. « Nul besoin d'être designer pour
apprendre le langage des formes. Celui-ci est intuitif. Sinon, comment
expliquer que certains objets nous attirent immédiatement alors que nous en
rejetons d'autres ? » L'art du designer réside dans l'application réussie de
cette grammaire spécifique. Mais alors, si le design nous parle comme le pense
Carl Magnusson, qu'a donc à nous raconter la BMW Série 7 ? « Cette voiture
représente une redéfinition esthétiquement brillante de l'automobile luxueuse
et rapide. Remarquez ses dimensions généreuses alors qu'elle ne semble pas
lourde. Pas une once de graisse ne gâche ses surfaces tout en muscles. Tournez
autour d'elle et elle vous montre son excellente posture, sa présence forte,
solide, équilibrée. Elle est très bien campée sur ses quatre roues, tendue,
comme prête à bondir. Le jeu entre les formes suggère une puissance maîtrisée
et une grande noblesse... » Paroles de spécialiste.
Autre maxime favorite de Carl Magnusson : tout design contient une promesse. «
C'est pourquoi les formes d'une voiture peuvent m'apprendre ce qu'elle est
capable de faire. La silhouette de la Série 7 est une métaphore de puissance, d'
élégance et de présence discrète. Rien de bien complexe. Si le style d'une
automobile suggère la vitesse, il vaut mieux qu'elle soit rapide. D'autre part,
un tel véhicule ne pourrait sembler trop léger car cette image ne rencontrerait
pas notre besoin de confort et de sécurité. » Que le design doive inclure un
élément de surprise bousculant certaines conventions visuelles fait également
partie du processus créatif et de l'appel aux émotions, aux valeurs perçues. C'
est ainsi que l'arrière de la Série 7, au style inhabituel, a fait couler
beaucoup d'encre. Cette partie plaît beaucoup à Carl Magnusson. « Les gens
désirent ardemment ce qu'ils ne connaissent pas. Notre tâche de designers est
de donner une forme à ces souhaits qui n'en ont pas. Voilà pourquoi l'
expérimentation, les brèches soigneuses et conscientes dans les conventions et
les habitudes, sont si nécessaires dans notre travail. Un bon design nous donne
une idée de ce à quoi les choses pourraient ressembler. Mais pour certains,
comprendre la Formensprache n'est pas si aisé. »